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prendre aux plumes, j’ai renoncé à faire la seconde partie des Méprisées, où j’aurais été obligée de faire subir aux personnages restants des vicissitudes de caractère et d’aventures qui eussent été incompatibles avec la façon dont ils avaient été présentés au lecteur.

Le roman des Méprisées n’a donc pas de moi une seule ligne.

Puisque j’en suis sur cette pente-là, terminons ce chapitre par un bilan de mes ouvrages.

Qui pourrait compter les chansons effeuillées aux âpres bises de la Haute-Marne, dans mon nid de Vroncourt ! les vers accrochés aux aubépines ou aux routes des chemins ! les essais oubliés dans mon pupitre de classe !

Et plus tard, demandez aux vents, aux prisons, à la mer, aux cyclones. Est-ce que je sais où tout cela s’en va !

Si je voulais pourtant parler de tout ce qui m’est resté dans la mémoire, il y aurait de quoi lasser le lecteur.

Des vers envoyés à Victor Hugo dans mon enfance et dans ma jeunesse, dont j’ai cité quelques-uns au hasard, il s’en trouvera deux ou trois pièces dans mon volume de vers : ceux qui sont restés dans les papiers rangés par Marie Ferré avec ma mère pendant la déportation.