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miers frais qu’il leur est impossible de faire, vous pouvez juger de la situation.

Dans tous les cas ces choses auront servi à dévoiler complètement jusqu’où peut descendre la haine des vainqueurs et il n’est pas mauvais de le savoir.

Non pour les imiter ; nous ne sommes ni des bouchers ni des geôliers, mais pour connaître et publier les hauts faits du parti de l’ordre afin que sa première défaite soit définitive.

Au revoir, à bientôt peut-être, si la situation exige que ceux qui ne tiennent pas à leur vie la risquent pour aller raconter, là-bas, les crimes de nos seigneurs et maîtres.

Louise Michel, no 1


On comprendra sans peine, après ces quelques traits, pourquoi, à la demande de déposition qui me fut faite au retour, je répondis comme suit :


CHAMBRE DES DÉPUTÉS
Commission No 10.


À Monsieur le président de la commission d’enquête sur le
régime disciplinaire de la Nouvelle Calédonie
.


Paris, 2 février 1881.
Monsieur le président,

Je vous remercie de l’honneur que vous me faites de m’appeler en témoignage sur les établissements pénitentiaires de la Nouvelle-Calédonie.

Mais tout en approuvant la lumière que nos amis jettent sur les tourmenteurs lointains, je n’irai pas en ce moment, tandis que M. de Gallifet, que j’ai vu faire fusiller