Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/303

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nombre et sans fin, et dans les gorges profondes, des forêts ou des plantations d’un vert sombre tachées de vert tendre.

Des baies ouvertes au vent du nord-ouest ; au loin le pic de Ténérife ; plus loin encore, un sommet bleuâtre perdu dans le ciel. Est-ce l’île Alegranza et le mont Caldéra ? Non, ce doit être des sommets de nuages.

De la rade de Palma nous avons vu deux forts, celui de Euz et celui de Santa-Catharina ; des rochers sauvages et des ruines qu’on nous dit être celles d’un poste de douaniers.

Les maisons blanches de Palma semblent sortir des eaux ; au nord, sur une colline, est la citadelle nommée Plate-Forme.

Des habitants, venus dans des barques chargées d’énormes raisins, nous initient à la monnaie du pays : les onces d’or ou quadruples (personne de nous n’a besoin de s’en inquiéter) c’est 84 fr. 80.

Quant aux quarts, aux huitièmes, aux seizièmes de piastre ; aux piécettes et demi-piécettes, on peut à peu près s’entendre, cela va de 1 franc à 53 centimes ; il y a aussi le réal — la pièce de 5 francs en vaut 9 — et d’autres.

Le plus intéressant, c’est le type des habitants : deux d’entre eux sont magnifiques. Que la science