Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.


III


De tous les feuillets écrits par mon grand-père, il m’en reste un seul ; le vent de l’adversité souffle sur les choses comme sur les êtres. Voici ce feuillet :


À DES ANTIQUAIRES

Vous voulez des antiquités ?
Nous voilà deux dans les tourelles
Que couvrent des nids d’hirondelles :
Ma femme et moi, vieux et cassés.

Les oiseaux sont bien aux fenêtres ;
Nous sommes bien au coin du feu.
Nous aimons l’été, sous les hêtres ;
L’hiver, dans ce paisible lieu.

Ici, tout est vieux et gothique ;
Ensemble tout s’effacera :
Les vieillards, la ruine antique ;
Et l’enfant bien loin s’en ira.


Un autre feuillet ; celui-là de ma grand’mère