Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/293

Cette page a été validée par deux contributeurs.

plumes, et qui, si tristement, soulevaient la tête le plus longtemps qu’ils pouvaient, arrondissant leurs cous de cygne, pour prolonger d’un instant leur misérable agonie, ouvrant avec une expression d’horreur leurs grands yeux aux cils noirs.


Volez, oiseaux, la mer est belle.
Les flots grondent, le vent mugit ;
À l’aise on peut battre de l’aile
Autour du navire qui fuit.
Voguez sur la mer écumante,
On dirait une flotte errante,
Blanche sous le soleil qui luit !

Volez, joyeux, près du navire ;
Bientôt vous y serez captifs.
Ne faut-il pas que tout empire,
Hommes, dans vos plaisirs furtifs ?
Pour une plus blanche fourrure
On met la bête à la torture.
Pauvres oiseaux, soyez craintifs.


Cette mort-là n’est pas que pour les albatros ; pour certains, on n’aimerait pas non plus les taches de sang.

Bien des lettres et bien des vers furent échangés sur la Virginie à travers les grilles des cages ; car à la défense de correspondre on ne se conforme jamais ; les autres articles du règlement