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Et le bruit du vent dans les voiles,
Cet air si naïf et si vieux,
La neige, le ciel sans étoiles,
De larmes emplissent les yeux.
............
Cet air est-il un chant magique,
Pour émouvoir ainsi le cœur ?
Non, c’est un souffle d’Armorique,
Tout rempli de genêts en fleur.

Et c’est le vent des mers polaires,
Sonnant dans ses trompes d’airain,
Les nouveaux bardits populaires
De la légende de demain.


Ô mer ! calme comme une nappe d’huile, reflétant paisible l’ombre des hautes vergues.

Ô mer houleuse du Cap ! aux montagnes de vagues toutes blanches d’écume, toutes noires de profondeurs, avec soleil levant sur les flots, les millions d’étoiles phosphorescentes constellant l’eau dans la nuit ; le bruit du vent faisant un orgue dans les voiles ; que tout cela était magnifique !

Et les moutons du Cap, ces pauvres albatros qui s’abattaient sur le navire, ou qu’on prenait à l’hameçon, pauvres albatros, pour les suspendre par le bec jusqu’à leur mort, de peur qu’une goutte de sang ne tachât la blancheur de leurs