Page:Mémoires de Louise Michel.djvu/270

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Tous ces temps-ci sont votre ouvrage,
Et quand viendront des jours meilleurs,
L’histoire, sourde à votre rage,
Jugera les juges menteurs.
Et ceux qui veulent une proie
Se retournant suivront vos pas,
Cette claque des attentats,
Mouchards, bandits, filles de joie.
Cassaigne, Manguet, Guibert, Merlin, Bourreau !
Gaveau ! Gaveau !
Merlin, Gaulet, Labat, juger c’est beau.


Le châtiment ne se fit pas attendre. Le commandant Gaveau, dont tout monde connaît, disait la République française, les réquisitoires passionnés, mourut fou. On avait été obligé de l’enfermer depuis quelque temps.

Il eut, disent les journaux de l’époque, la plus terrible agonie qu’on puisse imaginer ; il croyait voir, pendant toute la journée qui a précédé sa mort, des personnages fantastiques tourbillonner devant ses yeux ; il lui semblait recevoir des coups de marteau sur le crâne.

L’expert Delarue, qui avait attesté que le faux : Flambez finances ! était de Ferré, fut condamné depuis pour une fausse expertise qui avait envoyé un homme au bagne pour cinq ans.

Il n’en coûte pas si cher pour envoyer les nôtres au mur de Satory !