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Londres ! Eh bien, oui, j’aime Londres où mes amis proscrits ont toujours été accueillis. Londres où la vieille Angleterre est encore plus libérale à l’ombre des potences que ne le sont des bourgeois soi-disant républicains et qui, peut-être, croient l’être.

Vous imaginez-vous que ceux qui commettent des crimes contre les peuples sont tous conscients de ce qu’ils font ? Il en est qui s’illusionnent et se donneraient volontiers des prix de vertu et… d’intelligence !

Allons donc, l’intelligence ! elle est dans les foules ! Elles n’ont pas la science, c’est vrai, mais avec ça que c’est du propre la science aujourd’hui ! Elle ouvre seulement ses bourgeons ; demain, à la bonne heure ! et demain elle sera à tous.

Si le peuple ne sait pas certaines choses il n’est pas entêté à soutenir que les vers luisants sont des étoiles ; c’est toujours quelque chose. Avant le congrès de Londres, nous avions reçu, Gautier et moi, bien des avertissements anonymes sur certains agents de M. Andrieux. Mais qui croit des lettres anonymes ?

J’avais, pour ma part, prié certains de mes amis de Londres d’aller voir une dame qui, disait-on, avait avancé de l’argent à M. Seraux.