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la voûte, je l’ai éprouvée telle, en chantant à l’église, étant sous-maîtresse chez Mme Vollier. Il y avait longtemps que je ne croyais plus ou que je m’étais rendu compte qu’en doutant on ne croit pas.

L’idée est donc véritablement le produit de l’organisme humain et pourtant on dirait qu’elle le chauffe et le lance comme l’aiguilleur conduit la machine. Cela s’explique : puisque les êtres sont le produit de leur époque, c’est cette époque qui les soulève avec les autres poussières.

Le Manuel du baccalauréat répondrait que l’esprit, n’étant pas composé de parties, ne saurait se dissoudre ; outre qu’on le voit s’éteindre partiellement avec tel ou tel lobe du cerveau ― la folie l’attaque ou partiellement ou complètement.

La croyance universelle etc., etc., les penchants enchaînés dans le cœur de l’homme, etc.

Ce sont toutes ces preuves-là qui me font dire : il n’y a rien après la mort.

Une seule de ces raisons-là, cependant, est bonne, non pour un seul être disparu avec sa longue lignée ancestrale brute, comme la bête ou demi-brute comme nous, qui lui a donné naissance, mais pour l’être multiple qu’on appelle l’humanité et qui arrivera à ce progrès que nous regardons sans le comprendre, pareil à une loin-