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Je n’en valais pas mieux, il est vrai. Étudiant par rage, mais trouvant toujours le temps de faire des malices aux vilaines gens, je leur faisais une rude guerre ! Peut-être n’avais-je pas tort !

À chaque événement dans la famille, ma grand’mère en écrivait la relation sous forme de vers, dans deux recueils de gros papier cartonnés en rouge, que j’ai à sa mort enfermés dans un crêpe noir.

Le grand-père y avait ajouté quelques pages, et moi-même, encore enfant, j’osai y commencer une Histoire universelle, parce que celle de Bossuet (À monseigneur le dauphin) m’ennuyait et que mon cousin Jules avait remporté après les vacances l’histoire générale de son collège. Je compulsais comme je pouvais les faits principaux.

Voyant depuis longtemps la supériorité des cours adoptés dans les collèges sur ceux qui composent encore l’éducation des filles de province, j’ai eu bien des années après l’occasion de vérifier la différence d’intérêt et de résultat entre deux cours faits sur la même partie : l’un pour les dames, l’autre pour le sexe fort !

J’y allai en homme, et je pus me convaincre que je ne me trompais pas.

On nous débite un tas de niaiseries, appuyées de raisonnements de La Palisse, tandis qu’on