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DEUXIÈME PARTIE


I.


Comme la graine contient l’arbre, toute vie, son début, contient ce que sera l’être, ce qu’il deviendra malgré tout.

Je vais essayer de remonter jusqu’à la source des idées et peut-être de quelques événements de mon existence.

Une pièce de vers retrouvée dans mes vieux papiers la dessine ; étendons toujours le cadavre avant de le fouiller. La voici :


LE VOYAGE

Comme au seuil du désert l’horizon est immense !
Enfant, où t’en vas-tu par le sentier nouveau ?
Là-bas dans l’inconnu quelle est ton espérance ?
— Où je vais ? Je ne sais ; vers le bien, vers le beau.

Je ne veux ni pleurer ni retourner la tête ;
Si ce n’était ma mère, ah ! bien plus loin encor,