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y avait de grands reflets, on eût dit une moisson d’astres ; c’était le jour qui, se levant, pâlissait les lampes.

À l’arrivée de Marcerou, les quarante plus mauvaises furent envoyées de la prison des Chantiers à la Correction de Versailles ; je fus du nombre.

Comme nous attendions dans la cour, sous la pluie battante, un officier nous en témoigna son regret ; je ne pus m’empêcher de lui répondre qu’il était préférable de leur part que tout fût d’accord et que pour ma part je l’aimais mieux ainsi.

À la Correction de Versailles, le régime des quarante plus mauvaises se trouva singulièrement adouci. Ce qui se passa aux Chantiers après notre départ a été raconté par Mme Cadolle et Mme Hardouin.

Comme préparation au jugement des membres de la Commune, on avait jugé de malheureuses femmes qui, n’ayant été qu’ambulancières, furent quand même condamnées à mort. Deux d’entre elles, Retif et Marchais ne s’étaient jamais vues, on prouva qu’elles avaient accompli ensemble une foule de choses.

Eulalie Papavoine fut, par le hasard de son nom, condamnée aux travaux forcés ; elle n’était