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Il ferait bon, si Jacques Misère
Pouvait aimer, de s’en aller deux !
Mais loin de nous amour et lumière !
Ils ne sont pas pour les malheureux !
Ne laissons pas de veuve aux supplices,
Ne laissons pas de fils aux tyrans,
Nous ne voulons point être complices.
Semez le chanvre, paysans ! Semez le chanvre, paysans !

Forge, bâtis chaînes, forteresses.
Donne bien tout, comme les troupeaux,
Sueur et sang, travail et détresses.
L’usine monte au rang des châteaux.
Jacques, vois-tu, la nuit sous les porches,
Comme en un songe au vol flamboyant,
Rouges, errer, les lueurs des torches.
Sème ton chanvre, paysan ! Sème ton chanvre, paysan !


Vous le voyez bien, amis, je suis capable de tout, amour ou haine ; ne me faites pas meilleure que je ne suis, et que vous ne l’êtes !

Insectes humains que nous sommes, nous rongeons les mêmes débris, nous roulons dans la même poussière, c’est dans la Révolution que battront nos ailes. Alors la chrysalide sera transformée, tout sera fini pour nous et des temps meilleurs auront des joies que nous ne pouvons comprendre.

Les sens des arts, de la liberté, ne sont que rudimentaires dans notre race ; il faut qu’ils se