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de grand crime ; c’est ce qui le fera sortir de là-dedans comme il est sorti de l’Assemblée de Bordeaux.

Allons ! les derniers du Parlement restés honnêtes, ne vaut-il pas mieux suivre le grand Jacobin qui vous montre la route, Delescluze !

Il y a assez longtemps que cela dure et dans les pourritures il ne vient plus rien. Vous aurez beau y semer, on aura beau y verser du sang, c’est fini, bien fini.

À quoi bon changer le nom, pour qu’à l’Élysée et à l’Hôtel de Ville on ne puisse secourir les blessés sans danser sur les cadavres, pendant que le peuple, crevant de faim, regarde monter les fusées dans l’air, comme aux anciens 15 Août.

Le pouvoir ! c’est se servir d’un ciseau de verre pour sculpter le marbre. Allons donc ! dominer c’est être tyran, être dominés c’est être lâches ! Que le peuple se mette donc debout, il y a assez longtemps qu’on fouette le vieux lion pour qu’il casse la muselière.

Et le lendemain ? dit-on.

Eh bien, le lendemain, il est à l’humanité nouvelle, elle s’arrangera dans le monde nouveau : est-ce que nous pouvons comprendre ce lendemain-là ?

Qu’elle passe sur nous comme sur un pont,