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sonnière, fut celle de l’une d’elles, Mme Meurice. À mon dernier jugement j’ai vu derrière les spectateurs triés — parmi ceux qui étaient entrée moins facilement — briller les yeux noirs d’une autre, de deux autres même : l’une grande, Jeanne B… ; l’autre petite, Mme F…

Plus loin (lorsque j’en aurai obtenu d’elles-mêmes l’autorisation), je parlerai des femmes et des sociétés de femmes, depuis le Comité de vigilance jusqu’à notre dernière évolution : la Ligue des femmes. Je les salue en passant, toutes ces braves de l’avant-garde, échelonnées de groupe en groupe, comme de sommet en sommet.

Gare pour le vieux monde le jour où les femmes diront : C’est assez comme cela ! Elles ne lâchent pas, elles ; en elles s’est réfugiée la force, elles ne sont pas usées. Gare aux femmes !

Depuis celles qui, comme Paule Minck, parcourent l’Europe en agitant le drapeau de la liberté, jusqu’à la plus paisible des filles de Gaule, endormies dans la grande résignation des champs, oui, gare aux femmes, quand elles se lèveront, écœurées devant tout ce qui se passe !

Ce jour-là ce sera fini, le monde nouveau commencera.

Nous avions, les dernières années de l’Empire,