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leurs espèces nées dans l’ombre ne soutiendront pas la lumière.

Ainsi, nous habitons le vieil arbre social, que l’on s’entête à croire bien vivant, tandis que le moindre souffle l’anéantira et en dispersera les cendres.

Nul être n’échappe aux transformations qui, au bout de quelques années, l’ont changé jusqu’à la dernière parcelle. Puis vient la Révolution qui secoue tout cela dans ses tempêtes

C’est là que nous en sommes ! Les êtres, les races et, dans les races, ces deux parties de l’humanité : l’homme et la femme, qui devraient marcher la main dans la main et dont l’antagonisme durera tant que la plus forte commandera ou croira commander à l’autre, réduite aux ruses, à la domination occulte qui sont les armes des esclaves. Partout la lutte est engagée.

Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine.

En attendant, la femme est toujours, comme le disait le vieux Molière, le potage de l’homme.

Le sexe fort descend jusqu’à flatter l’autre en le qualifiant de beau sexe.

Il y a fichtre longtemps que nous avons fait justice de cette force-là, et nous sommes