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— Non, lui dis-je, c’est l’impression qui m’a prise et peut-être en est-il ainsi de tout.

Je ne sais trop pourquoi j’ai détaillé si longuement le Rêve des sabbats ; je crois même l’avoir en partie transcrit lisiblement pour le donner à notre ami Charles de S…, quelques années avant la Commune, mais j’ai, par paresse, substitué à la catastrophe finale un apaisement qui me sauvait une dizaine de feuillets ; c’est si ennuyeux de mettre au net.

De l’orchestre, s’éteignant jusqu’à la dernière note de la dernière harpe, que l’esprit brise en s’éteignant, rien de tout cela ne m’avait paru valoir un effort de travail.

La Révolution se levait ! à quoi bon les drames ? Le vrai drame était dans la rue ; à quoi bon les orchestres ? Nous avions les cuivres et les canons.


Nous nous étions souvent rencontrés dans une même idée, Charles de S… et moi. La dernière fois ce fut au sujet d’un piano dont les marteaux eussent été remplacés par de petits archets pour donner à la poitrine clapotante du piano un peu de la passion du violon.

J’avais fait à ce sujet un article publié dans le Progrès musical avec la signature Louis Michel.