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La coupe est rougie
Du vin de l’orgie.
Effeuillons, chasseurs,
Et femmes et fleurs


on sonna à la porte. C’était une vieille dame juive, droite comme le spectre du commandeur et encore d’une grande beauté ; on eût dit son visage taillé dans du marbre : elle était grand’mère d’une de mes élèves.

— Est-ce bien vous, dit-elle, qui vous permettez la sauvagerie que je viens d’entendre ?

— Mais… oui, c’est moi.

— Je suis sûre que vous n’oseriez pas recommencer ces horreurs devant moi ; voyons, pour vous punir, je veux entendre le reste.

Et la voilà qui fait si bien que je recommence.

Les motifs sauvages l’indignaient, mais il fallut aller toujours, et puis elle fut moins dure pour certaines choses ; elle aimait les chants d’amour.

La ballade du squelette lui plut.


Toi qui chantes si tard aux murs verts des tourelles,
Jeune fille, ouvre-moi.
Viens ; j’ai de blanches mains et des amours fidèles
Et j’aurai des éclairs dans mes yeux sans prunelles
Pour regarder encor la reine du tournoi.


À la fin de la ballade, bien entendu, la jeune