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circonstance. Grégoire avait également jeté l’interdit sur son rapport au sujet de la Savoie, et même sur son Éloge de la poésie, dont le ton lui semblait peu en harmonie avec la gravité du ministère ecclésiastique.

Toutefois, la ferveur révolutionnaire de Grégoire ne lui fit jamais oublier les devoirs de la charité, même envers les ennemis les plus irréconciliables de son opinion. Les prêtres réfractaires lui avaient particulièrement voué une haine, à laquelle ils se sont montrés fidèles, comme on devrait l’être à un bon sentiment. Beaucoup de ces malheureux, condamnés à la déportation, gémissaient encore, après la cessation de la terreur, entassés sur les pontons de Rochefort ; Grégoire invoqua en leur faveur l’humanité de la Convention, et obtint leur délivrance. L’un d’eux publia plus tard une relation de leurs souffrances communes, en taisant soigneusement le nom de celui qui les avait fait cesser.

Grégoire aussi a laissé un ouvrage manuscrit sur l’Histoire de l’émigration ecclésiastique ; mais on lit, sur la première page, une note de sa main, dans laquelle il recommande de n’imprimer cet ouvrage qu’après avoir rectifié certains