Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’ordre du jour ! s’écria-t-on de tous côtés ; et l’ordre du jour fut prononcé.

Enfin Grégoire obtint de la Convention la récompense de ses généreux efforts, couronnés déjà d’un demi-succès par l’Assemblée constituante. L’esclavage colonial fut complètement aboli le 4 février 1794. Il fallut, pour le rétablir, le rétablissement de la monarchie dans la personne de Napoléon, et dès la première année, on vit un fabricant de Carcassonne présenter à l’exposition des produits de l’industrie, des draps pour la traite des nègres[1]. Heureusement la guerre, plus humaine que les despotes, suspendit ces atrocités. Abolie de nouveau le 30 mai 1814, par une mesure générale que provoqua l’Angleterre, la traite reprit activité dans les colonies françaises sous les auspices du gouvernement des Bourbons, qui s’était réservé le droit de la continuer pendant cinq ans, sous le prétexte d’approvisionner ses colonies, qui n’avaient pu se pourvoir d’esclaves pendant les guerres maritimes. Napoléon, à son retour de l’île d’Elbe,

  1. De la Traite et de l’esclavage des noirs et des blancs, par Grégoire. 1815.