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correspondance avec le roi de Prusse et la tzarine. — En 1789, Palissot ayant offert à l’Assemblée nationale son édition des Œuvres de Voltaire, Grégoire demanda que cette dédicace ne fût acceptée qu’après avoir vérifié si l’ouvrage était purgé d’impuretés. — Dans son rapport sur le Conservatoire des arts et métiers, il dit : « celui qui le premier réunit les douves d’un tonneau, ou qui forma la première voûte ; celui qui trouva le van, ou qui rendit le pain plus digestif par le moyen du levain ; ceux-là, dis-je, méritèrent mieux de l’humanité que celui qui, soixante siècles après, écrivit la Henriade. » N’y avait-il pas quelque réminiscence de l’esprit prêtre dans cette haine pour le puissant agent de destruction du catholicisme ?

En rappelant le souvenir de toutes ces œuvres utiles, nous n’avons pas seulement l’intention de faire honneur à Grégoire ; tant de personnes sont habituées à ne voir dans la Convention qu’une sorte de club révolutionnaire, exclusivement occupé à s’entourer de ruines, proscrivant la science et les savans, et mettant à l’ordre du jour l’ignorance et la grossièreté, qu’il importe de leur montrer quels furent les actes d’un seul