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rait être surpris d’en lire un autre qui semble nier le droit d’intervention, c’est-à-dire celui de secourir l’opprimé :

« Un peuple n’a pas le droit de s’immiscer dans le gouvernement des autres. »

Mais cette contradiction n’est qu’apparente : Grégoire ne donnait le nom de gouvernement qu’à une autorité acceptée par la volonté populaire et non point à une autorité imposée ; il ne faisait aucune concession à ces théories d’égoïsme national, dont l’écho nous afflige trop souvent dans la bouche de prétendus hommes d’état, qui transportent le sentiment de leurs petits intérêts au sein de la politique générale.

Le projet présenté par Grégoire ne fut point admis par la Convention. Il le reproduisit l’année suivante, à l’occasion de la réception solennelle de M. de Staël, ambassadeur de Suède, et ne fut pas plus heureux. La Convention fit alors ce que feraient nos assemblées législatives en présence d’une proposition de ce genre ; elle la relégua parmi les utopies philantropiques. Peut-être les circonstances difficiles où se trouvait la république le voulaient-elles ainsi. Quoi qu’il en soit, l’auteur avait eu soin, dans son exposé de