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les esprits, la rue où je demeurais fut en émoi à l’aspect de cette réunion nombreuse dont on ignorait le motif.

Les curés, trop confians, s’aperçurent enfin qu’ils étaient joués, et qu’il fallait abandonner les prélats plutôt que d’abandonner la patrie.

Lorsque les trois curés de Poitou, qui étaient mes amis, se réunirent au Tiers-État, j’écrivis à Bailly, qui en était président, pour lui annoncer ma résolution à cet égard, et ce fut d’après son avis et celui de plusieurs membres des communes que, même après ma réunion effective, je retournai dans la salle du clergé, où ils jugeaient ma présence nécessaire pour entraîner la majorité de cet ordre. Ma lettre doit être aux archives de la république ; on peut la consulter et rapprocher les dates.

Celle conduite fait pressentir que j’étais le 20 juin à la célèbre séance du Jeu de Paume, où se trouvaient quatre autres curés[1], et à la séance que tinrent le Tiers-État et 149 membres du clergé dans l’église Saint-Louis, où je recueillis les témoignages les plus flatteurs de l’approbation publique. Mais revenons un moment au Jeu de Paume. À défaut de salle, notre projet était d’aller tenir la séance au milieu de la cour du châ-

  1. MM. Besse, Ballard, Jallet, Lecesve.