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d’un chat. L’Espagne a les patois de Valence, de Catalogne, etc. Les Allemands en ont une multitude. En Angleterre des érudits ont publié des glossaires provinciaux ; Grosse est de ce nombre. Je doute que ces idiomes soient aussi multipliés qu’en France, où, d’après la circonscription actuelle, on compte plus de trente millions d’individus, dont six millions à peu près parlent la langue nationale, quoiqu’un plus grand nombre la comprenne. Ces jargons sont une barrière contre la diffusion des lumières ; ils maintiennent chez le même peuple des formes hétérogènes et des disparates sur lesquelles les gouvernemens ne doivent pas être indifférens. Je proposai à la Convention, comme mesure politique, des moyens pour faire disparaître graduellement ces idiomes et universaliser la langue française. L’ouvrage reçut un tel accueil, qu’on en décréta l’envoi à toutes les communes de la république.

Par les opérations qu’on vient d’indiquer se sont établies successivement et à des époques plus ou moins distantes, des relations entre moi et des savans de diverses contrées, tels que MM. Sneedorf, Engelstorf, Muller, Thorlacius, Bugge, Fabricius, Lehmann, Wadstrom, Kovatz-Martyny, Dereser, Oberthur, Zirkel, Postel, Eichhorn, Planck, Stæudlin, Heyne, Reuss, Beckmann, Martens, Henke, Rehberg, Bendavid, Schlichtegroll,