courage et de talens ; mais peu soucieuse des hommes qui l’ont précédée dans la carrière politique, elle les circonscrit dans ce qu’elle appelle Gérontocratie, et leur imprime une teinte de ridicule, contiguë au mépris. Je n’aime pas à m’avancer sur la scène, et j’ai toujours cédé le pas à quiconque veut marcher en avant. Considérez, je vous prie, que depuis ce qu’on a si improprement appelé restauration, la France, à quelques exceptions près, la France est gouvernée par l’émigration ecclésiastique et nobiliaire, par le jésuitisme et l’ultramontanisme, et par des hommes, tristes débris de nos assemblées politiques, qui ont (tant de fois je l’ai dit) suivi toutes les bannières, arboré toutes les couleurs et professé toutes les doctrines. Tels sont les hommes dont un grand nombre encore aujourd’hui vont s’occuper de notre avenir. Je ne suis pas coopérateur dans cette entreprise. Parmi les faiseurs, je vois une foule de gens qui, en 1819, abandonnèrent lâchement la cause du député de l’Isère, et d’autres qui l’accablèrent d’outrages, les uns plus tôt, les autres plus tard ; je n’en connais aucun même de vue ; en me repoussant d’un poste que je n’avais ni désiré, ni cherché, et que je n’aurais accepté qu’en sacrifiant mes goûts et ma santé, ils me rendaient un service ; mais de là datent le relâchement, l’apathie, l’abandon des principes qui firent altérer la législation, expulser Manuel, décerner aux émigrés le milliard promis aux défenseurs de la patrie, etc. Voilà (du moins en partie) les
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