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hauts dignitaires qu’aux familles seigneuriales, pour les envoyer faire le métier de courtisans auprès des rois.

Sans la révolution, Grégoire serait donc probablement resté ignoré dans sa modeste cure d’Embermesnil ; heureux encore si ses opinions indépendantes et la fierté de son caractère ne lui eussent pas suscité l’animadversion de ses supérieurs : car les événemens politiques ne firent que mûrir en lui des pensées dont ses premiers travaux offrent l’empreinte incontestable.

Nous ne citons que pour mémoire l’Éloge de la poésie, couronné en 1773 par l’Académie de Nancy, quoique cette petite production ne manque pas d’un certain mérite littéraire. L’auteur était alors professeur au collège de Pont-à-Mousson ; il cultivait lui-même la poésie, et avait composé quelques essais qui furent détruits dans la suite. C’était sans doute leur rendre justice ; car Grégoire, avec une imagination vive et féconde, possédait peu le sens des arts, pour lesquels il exprime souvent un grand dédain.

Mais nous devons nous arrêter quelques instans pour parler de l’Essai sur la Régénération physique et morale des Juifs, qui obtint également