fendre jusqu’à la mort une liberté qu’ils ont reconquise par leur courage.
« Il est passé le temps où l’avarice, étouffant les cris de la nature et de la religion, révoquait en doute l’unité et l’identité de l’espèce humaine. Des faits accumulés prouvent que les noirs ayant les mêmes droits que les blancs, sont doués de la même énergie pour les défendre, et s’élever comme eux à tout ce que l’intelligence a de grand, à tout ce que la vertu offre de sublime.
« Il est passé le temps où, à défaut de raisons, les partisans de la traite y suppléaient par les calomnies. Les philantropes ne pouvaient élever la voix en faveur des noirs sans être accusés d’être les ennemis des blancs, sans être signalés par l’imposture comme vendus à une nation long-temps notre rivale, et qui ne sera plus que notre émule, quand la liberté et la paix, se plaçant sur les deux rives du détroit qui nous sépare, donneront la main à deux peuples faits pour s’estimer et s’aimer.
« Déjà un décret impérial a prononcé l’abolition de la traite ; mais ce décret n’est pas revêtu des formes nécessaires pour avoir le caractère de loi.
« Représentans de la nation ! par une déclaration solennelle, rendant hommage à la nature et à son auteur, effacez, je vous en conjure, effacez de nos annales cette stipulation affreuse du traité de 1814, qui les souille et qui tend à prolonger les calamités de l’espèce humaine :