Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.
96
MÉMOIRES

— Ôtez votre chapeau !

Ce n’était pas la première fois, du reste, que je lui faisais la même observation.

Il me répond :

— Je ne peux pas. Je m’enrhume dès que j’entre dans un cabinet de restaurant.

Une canne se trouvait à ma portée. Je la lui casse sur la tête.

Daniloff ne s’est jamais vanté de la chose, moi non plus. D’ailleurs il n’y avait là dedans pas plus d’héroïsme de ma part que de fantaisie de la sienne. Je ne cache pas pourtant que j’eus ensuite quelque regret. La canne était très jolie et portait sur sa pomme un chiffre pour lequel j’avais la plus sincère estime.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Pierre parut me garder assez longtemps rancune de la liberté que j’avais prise envers son chapeau et sa tête. Quinze jours plus tard, on était encore au même restaurant. J’avais un collier de perles. Un monsieur qui aimait répéter les calembours tout faits, s’extasiait