Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.
67
DE CORA PEARL

ber à terre des pois fulminants. La salle de jeu en était semée. Un soir, ce furent de perpétuelle détonations. Le public, les croupiers surtout étaient dans une terreur inexprimable. On se serait cru à un feu d’artifice, moins les baguettes, comme vacarme s’entend : car en fait de fusées, on ne voyait filer que les gens. Et ce n’étaient pas les plus mal cotés du high life qui se livraient le moins à cette bruyante distraction. Mais on était à Bade ! Après tout, c’était un jeu comme un autre !

J’ai entendu le lendemain de cette fumisterie, la comtesse de La Tôle qui disait en entrant dans la salle de jeu :

— Moi, s’il y a encore du pétard, je lève le pied !

La noble comtesse aurait dû se souvenir, l’an suivant, que les pétards n’avaient plus pourtant reparu au salon.

Que de fois il m’est arrivé de me trouver sans un sou ! Je me rappelle que je jouis de cet avantage étant à Bade. Je devais rejoindre