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MÉMOIRES

rendais ses comptes, avec une rondeur des plus simplifiantes.

La longue addition de ses engins culinaires faisait rêver : on ne se réveillait qu’au total.

Nous étions sur le point de partir avec Lassema. Nous descendîmes à la cuisine.

La première chose qui frappe nos regards est une rangée de cinq poulets de toute beauté, plus d’énormes quartiers de bœuf tout cuit, tout un étalage de viandes froides. Une véritable boutique de rôtisseur. Et de fait, je ne crois pas user de simple comparaison.

— Pour qui donc tout cela ? demandai-je à Salé.

Il me répondit imperturbablement :

— Pour M. le duc.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Mon dernier séjour à Bade, en 1869, m’a coûté, sans comprendre le jeu, plus de cinquante-neuf mille francs.

À Bade un grand nombre de messieurs avaient les poches percées. — Pour mieux perdre leur argent ? — Non pour laisser tom-