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DE CORA PEARL

brûlait pour moi de toute l’ardeur de ses dix-sept ans. Avons-nous chassé ensemble ! Avons-nous assombri le front de Lassema ! Tous deux étaient amis, pourtant. C’était là le désolant ! Un jour, ils parlaient ensemble d’une cause alors célèbre.

— Cherche la femme, dit Lassema.

— C’est tout fait ! répondit étourdiment Adrien.

L’autre tourna les talons. Il n’était pas content.

C’est Marut qui, le premier, m’a fait cadeau d’un cheval, quand je montais en vélocipède, à Maisons-Laffitte, où j’avais une campagne. Mais lui, autant de dettes que d’amour : ce n’est pas peu dire ! À bout de ressources, craignant le papa qui aimait bien, lui aussi, ses petites aises, mais avait la main un peu prompte, quoique le cœur excellent, le petit Adrien courut verser ses peines dans le sein de l’Empereur. Celui-ci lui pardonna, paya ses dettes et poussa la bienveillance jusqu’à l’expédier en Afrique.

J’avais, peu de jours auparavant, soupé avec