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comptés. Il conduisait la maison, y réglait tout, apportant dans ses fonctions ce charme d’urbanité qui fait adorer un maître de ses domestiques.

Un jour il se battit avec un valet de chambre : le pugilat avait lieu sur un palier. Ces messieurs se faisaient un devoir de rouler l’un sur l’autre, lui, superbe de torse et d’ébouriffement, le valet blême, avec un œil au beurre noir. Attirée par le vacarme, je fus seule, heureusement, à contempler ce spectacle.

Je dois constater à l’honneur musculaire du dit Colibri qu’il finit par remporter une victoire vigoureusement disputée. Il y eut comme une réminiscence des fameux coups de poing de la fin, seulement Mathias ne témoigna pas à son patron vainqueur une admiration des plus enthousiastes.

Colibri avait la passion de la prise de corps : et aussi une orthographe bien à lui, celle des autres n’étant pas de son goût. Il écrivait mon n’oncle, et me trouvait de la majestée.