Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/211

Cette page a été validée par deux contributeurs.
208
MÉMOIRES

jours très respectueux, si j’obtenais de vous, ne fût-ce qu’un encouragement, peut-être renoncerais-je à ce que d’aucuns appellent, bien à tort sans doute, une antipathie de clocher. Plaidez ma cause auprès du vénéré pasteur. Je connais son libéralisme, et vous confie le soin de mon repos et de mon bonheur.

Cela dit, il me fit un grand salut, et se retira. Je demandai au maître d’hôtel quel était ce fou ? C’était, paraît-il, un ministre en voyage, un missionnaire des environs, pour le moment en villégiature à Stockholm. C’était la première fois qu’on prenait René Calvat pour un ministre.

Nous avons beaucoup ri du quiproquo. Nous passâmes quinze jours fort agréables. René fut prodigue pour moi d’amabilité, de largesses : partout il faisait tuer le veau gras.