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DE CORA PEARL

sa promenade hygiénique et m’avait oubliée aussi. Je n’avais pas l’habitude de sortir seule, et trouvais très amusant de retourner comme une grande personne chez madame Waats. Je m’acheminais donc, trottinant, mon livre à la main, le nez au vent. Je fus suivie. L’homme pouvait avoir quarante ans.

Il m’aborda :

— Où donc allez-vous comme ça, ma petite fille ?

— Chez ma grand’mère, monsieur.

Cala commençait comme le conte de Perrault.

— Votre grand’mère habite-t-elle dans le quartier ?

— Oh ! non, monsieur.

Il reprit :

— Je suis sûr que vous aimez les gâteaux.

Je rougis un peu, je souris, et ne répondis pas.

— Venez avec moi, je vous en donnerai.

Quelle aubaine ! et comme il y a des gens aimables ! C’est bonne maman qui va rire