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MÉMOIRES

tend, et qu’en mettant au galop mon cheval, je puis arriver à l’heure pour le train. Je ne fais ni une ni deux, et me remets en selle. Ce cheval est le dernier que j’aie eu. Il m’avait été donné deux fois par deux personnes différentes. Arrivée à la station, je l’ai laissé, et j’ai pris le train.

C’est charmant en Angleterre, en trouve toutes les commodités pour mettre en consigne un cheval dans une gare, comme on met en France des lapins.

Après ces cinq semaines, passées à Londres avec le duc, nous allâmes ensemble en Suisse.

Il me proposa une promenade en bateau. Nous étions à quelques mètres environ de l’endroit où nous avions embarqué, quand nous nous croisâmes avec quelques jeunes gens qui regagnaient la terre.

— Tiens, fit l’un, en montrant le duc à ses camarades. Regarde-le donc, c’est lui !

— Il a oublié son grand sabre ! fit un autre,

Ces grossièretés à brûle-pourpoint font mal. Si l’un de ces voyous eût été encore à ma portée, je l’aurais souffleté de bon cœur.