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MÉMOIRES


15 septembre 1870.

« Chère P. Je reçois ta lettre du 7 à l’instant, je ne sais comment elle m’est parvenue de Florence ! J’ai pu arriver ici avec assez de peine en passant encore par la France. Je suis en famille depuis quelques jours. Les désastres sont grands, mais ils ne m’étonnent pas. Je n’ai aucun projet encore ; impossible d’en faire avant quelques jours ; il faut attendre le résultat de l’attaque de Paris. Depuis deux jours nous n’avons plus de communication ! Je ne sais donc si cette lettre te parviendra. Ma tête est bien, mais je souffre assez des jambes. Depuis quelques semaines, que d’événements ! Quand même, il faut espérer. J’ai vu trop de malheurs depuis quelque temps pour n’être pas devenu d’un grand calme ! Ta lettre m’a fait grande joie, ma pauvre chère P.

» On m’a retenu même mes chemises à Paris où tout est sous séquestre. Cela me touche peu.

» Je t’engage à aller en Angleterre vivre dans un coin pendant quelques semaines, at-