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MÉMOIRES

tait tout en se promenant. Jamais de sucreries ; il détestait les fadeurs, et me réservait des friandises, qu’il venait le soir m’apporter dans ma chambre, au Palais. S’il n’était pas là, fruits et bonbons attendaient sur la table de nuit.

C’était pour lui un supplice de se rendre aux Tuileries les jours de réception : il ne dissimulait pas l’ennui que lui causait ce qu’il appelait « les mômeries de l’étiquette ». On pouvait deviner qu’il aimait et craignait l’Empereur, dont il jugeait les opinions avec une respectueuse liberté, — je ne parle pas des actes politiques qu’il s’était fait une loi de ne jamais discuter.

Esprit éminemment pratique, indépendant, il avait néanmoins une tendance à croire, je ne dirai pas à la magie et aux sortilèges, mais à la réalité de certains phénomènes, d’un ordre supra-sensible — c’est de lui que je tiens cette expression. Les expériences de Hume, le fameux médecin qui fit tant de bruit sous l’Empire, qui modifiait, dit-on, à volonté, la température d’un appartement, faisait apparaître