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DE CORA PEARL

donc mes jambes et vins faire ma paix. Le duc parut touché de mon repentir. Pour cimenter la réconciliation, il m’acheta, rue des Bassins, un petit hôtel de quatre cent vingt cinq mille francs, sur lequel il donna tout de suite deux cent mille francs.

Je n’aurais pas cru le duc Jean susceptible d’une telle jalousie : et je fus dans la circonstance même sensiblement touchée de son zèle à me surveiller. Un exemple suffira.

J’étais allée la veille, dans la journée, chercher la Blandin dans la voiture de Rouvray. Le duc a la vue excellente, l’oreille très fine, et justifie fort peu la réputation de sot et de poltron qu’on a tenté de lui faire. Il aperçoit le groom, rue Saint-Honoré, et suit. La voiture n’allait pas vite, à cause du nombre considérable de gens qui escortaient un régiment en promenade. Au bout de quelques minutes, il dépasse la voiture, revient brusquement sur ses pas, et fourre sa tête à l’intérieur par l’ouverture de la portière. Il me voit là avec de Rouvray. Quand je suis des-