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DE CORA PEARL

Et comme je faisais un signe qui voulait dire : Je sais de qui vous tenez l’avertissement, il se hâta d’ajouter :

— Blandin n’a pas besoin de me le dire. Je le vois.

Je savais bien que je ne m’étais pas trompée : La Blandin avait trop parlé sous la pression d’une atmosphère dans laquelle se dilataient ses poumons. Elle-même me fit l’aveu de son indiscrétion ! car ce n’était pas une méchante femme.

La « marchande de vin », que le duc avait aussi interrogée, avait montré plus de réserve. Il est vrai que les arguments persuasifs avaient été moins forts. Quoi qu’il en fût, il ne m’était plus possible de rester avec de Rouvray, mais il était non moins délicat de brusquer une rupture. Le duc nous épiait : la corde était terriblement tendue, et j’avais toutes sortes de bonnes raisons pour me ranger du côté du plus fort.

Je n’avais pas non plus récemment fait preuve d’une adresse très raffinée. Pour expliquer une assez longue interruption dans