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DE CORA PEARL

mes grandes amies, pour laquelle je n’avais pas non plus de secrets : « la marchande de vin » — je ne lui ai jamais connu d’autre nom.

La première fois que je me rendis au palais du duc, « la marchande de vin » m’accompagna. De Rouvray était alors mon « ami ». Il tenait à moi par tendresse de cœur plus peut-être que par ostentation de vanité. En plusieurs circonstances, il se rencontra chez moi avec le duc, et je me trompe fort, ou la bienveillance n’était pas, à vrai dire, le sentiment qu’ils nourrissaient l’un pour l’autre. Godefroy, ainsi que le nommait Barberousse par euphémisme, était aussi de mes familiers. Dans ce trio d’exécutants ou de dilettante, c’était le duo qui, prédestiné par sa haute situation à payer la note la plus haute, faisait naturellement entendre la plus aiguë. Godefroy n’avait pas lieu d’appréhender le ressentiment du Roi Lion, qui réservait à de Rouvray ses meilleurs coups de griffes.

Je recevais du duc les lettres suivantes : la première écrite sur des rapports exacts, peut-