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MÉMOIRES

Mais elle me donnait les preuves de la plus réelle complaisance. Je la chargeais de mes commissions : c’était elle qui veillait aux approvisionnements. Enfin elle était aux trois quarts honnête : c’est encore une estimable proportion.

Le duc en avait fait sa plus grande confidente. C’étaient des « ma bonne madame Blandin » par-ci ; des « cette excellente Blandin » par-là ; des « et votre sciatique, ma chère Blandin ? » Ces marques d’intérêt se donnaient dans l’antichambre, avec d’autres, non moins bien sonnantes et qui allaient au cœur de ma « demoiselle de compagnie » qui, soit oubli des convenances, j’aime mieux le croire, soit élan de tendresse, se permit plus d’une fois, de dire : « Il est vraiment bon prince, ce Jean-jean ! » Ce laisser-aller familier à l’excès me fit bondir, et bien que le mot fût de « l’excellente Blandin », je doute que ce redoublement par trop populaire eût beaucoup flatté le duc.

Le Blandin avait pour auxiliaire dans sa charge auprès de moi une autre femme de