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dame Duplay me faisaient pleurer. Sa jeune scour était bonne comme elle. Toutes les deux m’au- ruient fait oublier les mauvais procédés de leur mére et d’Eléonore, s'il n’y avait pas de ces choses qui se gravent d’une maniére indélébile dans le coeur, et qui nes'effacent plus.

Aprés la cléture de Assemblée constituante , et avant mon ‘depart d’Arras, Maximilien m’écri- vit pour m’annoncer sa prochaine arrivée dans sa ville natale. Il m’en avait fixé le jour et m’a- vait recommandé de le tenir secret. Nous réso. limeés d’aller & sa rencontre mon jeune frére et moi. Une dame de mes amies, madame Buissart, fut de la partie, Nous louames une voiture et nous nous mimes en route, Nous suivimes le chemin de Paris jusqu’a Bapaume, petite ville qui est 4 cing hieues environ d’Arras. La, nous attendimes toute la journée, mais mon frére n/arriva point. Nous retournames tristement le soir sur nos pas, en nous promettant de revenir le lendemain. Nous fiimes bien étonnés de voir une foule considér able aux portes d’Arras; déja le bruit de l’arrivée de Robespierre s‘était répandu dans la ville, soit que madame Buissart eit commis quelque indiscré- tion, soit que notre bonne edt pénétré les motifs de notre voyage 4 Bapaume, et leit divulgué. Dés que Je peuple apergu la voiture ou nous étions,