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Y avait-il place dans son coeur pour de pareilles futilités, lorsque son coeur était rempli tout en- tier de amour de la patrie, lorsque tous ses sen- timens, toutes ses pensées étaient concentrés dans un seul sentiment, dans une seule pensée, le bon-~ heur du peuple; lorsque, sans cesse en lutte contre les ennemis de la révolution, sans cesse assailli par ses ennemis personnels, sa vie était un perpé- tuel combat? Non, mon frére ainé n’a pas da, n’a pas pu s’amuser 4 faire le Céladon avec Eléo- nore Duplay , et, je dois ajouter , un pareil réle n’entrait point dans son caractére.

D’ailleurs, je puis D’attester , il me l’a dit vingt fois, il ne ressentait rien pour Eléonore ; les obses- sions , les importunités de sa famille étaient plus propres a l’en dégoiter qu’a la lui faire aimer. Les Duplay ont pu dire ce quils ont voulu, mais voila Vexacte vérité. On peut juger s'il était disposé 4 s’unir a la fille ainée de madame Du- play, par un mot que je l’ai entendu dire 4 Au- gustin: « Tu devrais épouser Eléonore. — Ma foi , non, » répondit mon jeune frére.

Je n’ai eu qu’ me louer de Ia seconde fille de madame Duplay, celle qui épousa Lebas; elle n’était pas, comme sa mére et sa sceur ainée, dé- chainée contre moi, plusieurs fois elle est venue '_ essuyer mes larmes, quand les indignités de ma-