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—838<, milien. Il céde 4 madame Duplay, ilse résout 4 quitter son chez lui, ase remettre en pension dans une maison étrangére, tandis qu'il a sa maison, son ménage, parce qu'il ne veut pas faire de la peine 4 une personne pour laquelle il a de Yamitié. Je ne veux point récriminer contre lui ; loin de moi la pensée d’adresser des reproches a sa mémoire; mais enfin n’aurait-il pas di son-' ger que sa préférence pour madame Duplay m’af- fligeait tout autant pour le moins que son refus au- ait pu affliger cette dame? entre madame Duplay et moi devait-il balancer? devait-il me sacrifier a

‘elle? Aprés les propos désobligeans qu’elle avait

tenus, aprés m’avoir reproché que je laissais mon frére manquer de soins, lui qui savait si bien le contraire, ne devait-il pas faire des réflexions que, me quitter pour se livrer aux ‘soins de ma- dame Duplay , c’était corroborer ce qu'elle avait dit? Et cependant mon frére m’aimait tendre- "ment; son amitié pour moi était mille fois plus vive que celle qu'il pouvail ressentir pour une étrangére ; comment donc expliquer cette contra- diction ? le vqici: Maximilien était tout dévoue- ment, il ne s‘appartenait pas , sa vie était un sa- crifice continuel , il se génait de grand cceur pour faire plaisir aux autres; il ne balanca donc pas , Jui, qui me regardait comme une partie de son moi, ame sacrifier, comme il se sacrifiait lui-