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— 86 — Le caractére de Maximilien se prétait trés bien aux vues de madame Duplay ; il se Iaissait mener conmme elle voulait, et cet homme si énergique a la téte du gouvernement, n’avait de galontés dans son intérieur que celles qui lui étaient suggérdes pour ainsi dire.

Lorsque j’arrivai d’Arras, en 1792,.Je descen~ dis chez la famille Duplay , et je m’apergus aussi- tot de l’ascendant que l’on exergait sur lui; ascen- dant qui n’était fondé ni sur lesprit , puisque Maximilien-en avait certainement plus que madame Duplay , ni sur de grands services rendus » puisque la famille au sein de laquelle mon frére habitait depuis peu de temps n’avait pas élé a méme de luien rendre. Mais, je le rgpéte, cet ascendant prenait sa source , d’une part, dans la débonnai- reté de mon frére , si je puis m’exprimer ainsi , et de l’autre , dans les caresses incessantes et souvent importunes de madame Duplay.

Je résolus de tirer mon frére de ses mains, et, pour y parvenir, je cherchai a lui faire compren- dre que , dans sa position, et occupant un rang aussi élevé dans Ja politique, il devait avoir un chez lui. Maximilien reconnut la justesse de mes raisons , mais combattit long-temps la proposi- tion que je lui fis de se séparer de la famille Duplay, craignant de l’affliger. A la fin je réussis,