Page:Mémoires de Charlotte Robespierre sur ses deux frères.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 84 — » me rejoindre, fatigué, attristé de l’inconséquentce » et de la légéretée des Parisiens ; nous allons en- » semble suivre nos travaux champétr@s entre-mé- » lés de quelques occupations de cabinet , et cher- » cher dans la pratique des vertus privées un adou- » cissement aux malheurs publics, s'il nous en est » réservé d’étre témoins de ceux que peuvent faire » unecour perfide et des scélérats ambitieux. » Accueillez comme nous vous les offrons , nos » sentimens et nos voeux. » Rotann, née Pariron. »

On sera curieux de savoir comment mon frére Maximilien fit connaissance avec la famille Duplay. Le jour ou le drapeau rouge fut deployé, et la loi martiale proclamée au Champ-de-Mars par La- fayette et Bailly; mon frére, qui avait assisté aux fusillades ordonnées par le héros des deux mondes , et qui revenait , le coeur brisé de toutes ces scénes d’horreur, suivait la rue St.-Honoré. Une afluence considérable se pressait autour de lui; ilavait été reconnu, et le peuple criait vive Robespierre! M. Duplay, menuisier, sortit de sa maison, vint au-devant demon frére, et l'engagea aentrer chez lui pour se reposer. Maximilien se rendit a son in- vitation. Au bout d’une heure ou deux il voulut regagner son domicile, maison le retint a diner,