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— 75 —~ que mon frere et lui étaient quelquefois plusieurs jours. sans se voir. Leur menage était celui de deux garcons qui ne sunt presque jamais chez eux, et qui mangent chez le restaurateur. Maximilien assistait assidument aux séances de la Constituante

et de la société des Jacobins, que l’on appelait

société des amig de la Constitution. Il se donnait le plaisir du spectacle, mais rarement.

Mon frére ainé se lia avec plusieurs de ses col- légues de l’ Assemblée. Celui avec lequel il fut le plus uni fut Pétion, qui avait alors une popula- rité égale 4 la sienne. Ils étaient tous les deux les chefs de Popposition républicaine qui sétait for- mée dans la Constituante, et combattaient pour la cause du peuple, comme deux émules généreux qui cherchent 4 se surpasser en nobles sentimens. L’opinion publique qui les associait l'un aVautre dans Son estime, les appela aux deux premieres magistratures de Paris; Pétion fut élu maire, et Maximilien, accusateur public, Dans la suite, l'a- mitié de Pétion pour mon frére se réfroidit sin- gulierement. Cette haute charge de maire de Paris, ces honneurs qui J’environnaient et qui développérent peut-étre chez lui le germe d’une ambition qui sgnorait d’abord, lui tournérent la téte et lui firent abandonner la ligne de con- duite qu'il avait suivie depuis le commencement

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