Page:Mémoires de Charlotte Robespierre sur ses deux frères.djvu/66

Cette page n’a pas encore été corrigée

—6§i—

était fort distrait, ou plutét il était toujours pré2 occupé (1); il passait quelquefois auprés de ses intimes amis sans les wir. Voila ce qui donna lieu a accusation de fierté que ses ennemis por- térent contre lui. Lui fier ! lui qui ne voyait dans tous les hommes que des fréres! lui qui fut Papétre le plus ardent de légalité! C’est ainsi que l’on s’est toujours étudié 4 dénaturer son caractere et ses intentions, et qu’on lui a impute a crime les choses les plus Innocentes: °

Que lon juge par le trait suivant combien Maximilien était distrait: nous avions une fois passé la soirée ensemble chez un de nos amis , et nous revenions 4 notre demeure 4 une heure assez avancée , lorsque tout a coup, mon frére, ne se rappelant plus qu'il m’accompagnait , double le pas , me laisse en arriére, arrive seul a la maison, et se renferme dans son cabinet. J’arrive quelques minutes apres lui. J’avais trouvé sa distraction si

» ¢

(1) La seur de Maximilien Robespierre j dans une des conversations que j’eus avec elle, me raconta, pour me montrer a quel point son frere était distrait , qu’un jour il rentra pour diner avant que le couvert ne fut entiére~

- ment mis ; le potage déja servi; il prit un sige se mit a

table , et’, sans faire altention qu °il n’avait point d’assietté devant lui, prit une cuilferée de potage et la mit sur 14

nappe: L.