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et qu'elle mouroit avec une conscience pure et tranquille. Plusieurs fois dans la journée elle m’appela , et répéta ces mots qui me déchirent Pame ; « Je ne le verrai donc plus avant de mourir ! » Elle.1’avait plus que quelques [instans a vivre lorsque , soulevantsa téte défaillante , et fixant ses yeux éteints sur mon portrait, elle lui adressa un dernier adieu,..... Ele expira a quatre heures de l’aprés-midi , dans les bras de made- moiselle Mathon. Elle était agée de soixante-qua- torze ans.

Ses obséques eurent lieu le 3 aoadt. Une af- fluence considérable de patriotes suivait le convoi. Mademoiselle Mathon avait manifesté le désir que je fisse un discours. pour étre prononcé sur la tombe de Charlotte Robespierre, Malgré le désor- dre d’idées ot m’avait plongé une perte si doulou- reuse , j’écrivis 4 la hate quelques pages qui furent lues par un des assistans (1). Unordre, un recueillement parfait régna aux funérailles de CharlotteRobespierre.La tristesse la plus profonde était peinte sur tous les visages ; il semblait que chaceun eit perdu une mére ou une sceur. Mais lorsque ses restes eurent été déposés dans la terre , et que, sur le bord de cette tombe béante, une yoix parla de ses vertus et des longs malheurs

(1) Voir Piéces justificatiyes , n° 5,