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34 — avee fruit, et que les traits profonds ou spirituels faisaient impression sur elle. Je publie a la fin de ces Mémoires’ quelques unes des pensées et maximes recueillies par Charlotte Robespierre. (1) Accoutumée a n’entendre prononcer que des blasphémes sur ses fréres , 4 ne lire que des diatribes furibondes contre eux , que l’on juge de la joie qu'elle dut ressentir lorsque mes écrits lui tombérent entre les mains! Pour la premiere fois peut-étre , elle entendait parler de Robes- pierre en termes équitables et impartiaux. Elle voulut me connaitre , je la vis , et depuis lors, . malgré l’extréme différence d’age qui nous sépa- rait, une étroite amitié s’établit entre nous. Je me rappellerai toujours la vive émotion que j éprouvai en la voyant pour la premiere fois ; de son cété , elle n’était pas moins émue , et , ne pouvant me parler d’abord , elle me serra les mains avec une expression que je n’oublierai jamais. J’eus ‘avec elle de longues et fréquentes conversations. Mon emprisonnement rendit nos entrevues plus rares , je dis plus rares car il ne les interrompit pas toul-a-fait; Charlotte Robes- pierre venait me visiter dans la maison de santé ou je fus transféré par ordre du ministre de l’in-

(1) Hoir Piéces justifieatives, n® 2.